Nous vous proposons d’aborder la thématique des différents moyens de communication, verbaux, gestuels et paraverbaux, notamment avec des personnes stressées et apeurées (ou comment parvenir à un but commun ?) au moyen de la traduction et du résumé d’une étude parue au Managment journal studies en 2024.
Pour toute information complémentaire, veuillez lire l’étude dans son intégralité (disponible en téléchargement au bas de cette page) ou vous adressez à leurs auteurs. La traduction peut comporter des erreurs et le résumé est soumis à la compréhension de l’auteure.
Création Collective de Sens Multimodale dans des Contextes Extrêmes :
Preuves Tirées des Opérations de Recherche et de Sauvetage en Mer
Thomas Lübcke, Norbert Steigenberger, Hendrik Wilhelm et Indre Maurer
a) Service Allemand de Recherche et de Sauvetage en Mer – DGzRS
b) École de Commerce, d’Économie et de Statistiques d’Umeå, Université d’Umeå
c) Université Witten/Herdecke
d) Université de Göttingen
Cette étude explore comment, dans des contextes extrêmes, les acteurs (comme les sauveteurs en mer et les réfugiés) parviennent à coordonner leurs actions malgré des disparités cognitives (niveaux d’expertise différents) et des émotions intenses (peur, anxiété). Lors d’une mission de sauvetage en mer Égée, des réfugiés à bord de bateaux pneumatiques non fiables devaient collaborer avec des sauveteurs pour une évacuation sécurisée. La situation était rendue complexe par la tension émotionnelle et les compétences maritimes limitées des réfugiés.
La recherche propose un modèle de « création collective de sens » dans lequel deux processus auxiliaires émergent : le cadrage émotionnel (réduction des émotions distrayantes par des communications para-verbales et non verbales) et le cadrage des tâches (guidage verbal des actions pour surmonter les différences cognitives). Ce modèle théorique met en évidence l’importance de la communication multimodale dans la coordination d’actions dans des situations extrêmes, tout en offrant des enseignements pratiques pour les professionnels confrontés à ces contextes.
Résumé de la section « THEORIE » :
La section développe le concept de “création collective de sens”, qui consiste à interpréter collectivement des indices de l’environnement pour agir de manière coordonnée, surtout lorsque les rôles professionnels ou les procédures standards ne suffisent plus. Ce processus, décrit en trois phases (perception des indices, traitement des indices, et action collective), est souvent fragile dans des contextes extrêmes en raison de deux facteurs : les émotions distrayantes (comme la peur ou l’anxiété) et les disparités cognitives (différences de niveaux d’expertise).
Dans des situations extrêmes, les émotions négatives perturbent la capacité des acteurs à traiter correctement les informations et à agir en collaboration, ce qui peut mener à des échecs catastrophiques, comme le montrent plusieurs études de cas. De plus, les disparités cognitives, où certains acteurs possèdent des représentations mentales plus élaborées que d’autres, compliquent encore davantage la création de sens, car les acteurs perçoivent et interprètent différemment les indices.
L’interaction entre ces émotions distrayantes et ces disparités cognitives fragilise la coordination collective nécessaire dans des contextes extrêmes, comme celui étudié dans cette recherche (mission de sauvetage en mer).
Résumé de la section « METHODES » :
Cette section décrit une étude de processus réalisée lors d’une mission de recherche et de sauvetage maritime dans la mer Égée en 2016. L’étude vise à comprendre le processus de création collective de sens en accumulant des données à partir de plusieurs perspectives, notamment des vidéos et des archives, afin de développer une théorie sur le sujet.
Contexte de la recherche
La mission a eu lieu à une époque où la mer Égée était une zone de crise humanitaire en raison de l’augmentation du nombre de réfugiés fuyant des conflits au Moyen-Orient et en Afrique. Le bateau de sauvetage, nommé Unity”, était un croiseur allemand opéré par une organisation à but non lucratif. Pendant trois mois, l’équipage a patrouillé les eaux autour de l’île de Lesbos, avec pour mission de secourir des réfugiés tentant de traverser la mer sur des bateaux pneumatiques souvent en mauvais état.
L’évacuation des réfugiés se déroulait en trois phases nécessitant une coordination entre l’équipage de sauvetage et les réfugiés :
1. Établir une connexion par un bout entre le bateau des réfugiés et le bateau de secours.
2. Amarrer le bateau des réfugiés à l’arrière du Unity.
3. Transférer les réfugiés et leurs bagages à bord du Unity.
Observation des disparités cognitives et des distractions émotionnelles
Une disparité cognitive marquée existait entre l’équipage et les réfugiés. L’équipage possédait une expertise maritime élaborée grâce à leur formation, tandis que les réfugiés manquaient de cette connaissance, entraînant des comportements risqués. Des états émotionnels tels que la peur et l’anxiété perturbaient également les actions des réfugiés, rendant la coordination encore plus difficile. Par exemple, lors de la première phase, des réfugiés tentaient d’attacher la ligne de remorquage à des parties instables de leur bateau ou essayaient de monter à bord sans assistance.
Défis pour la création collective de sens
Ces disparités cognitives et émotions distrayantes entravaient la capacité de l’équipage et des réfugiés à créer un sens commun, ce qui était essentiel pour des interactions efficaces. La communication verbale entre les acteurs échouait souvent à guider la perception et les actions, soulignant les défis inhérents à la mission de sauvetage dans un contexte extrême.
Résumé des phases d’évacuation
Un tableau (Tableau I) basé sur des données qualitatives (manuels de procédures, vidéos, photographies) est mentionné, décrivant en détail les phases de l’évacuation et les actions nécessaires à chaque étape.
Cette étude met en lumière la complexité de la création de sens collectif en situation extrême et les facteurs qui peuvent entraver cette dynamique essentielle à la coordination des actions de sauvetage.
Table I, décrivant les phases de l’évacuation :
Phase | Actions requises | Défis rencontrés |
Phase 1 | – Établir une connexion par un bout entre le bateau des réfugiés et le bateau de sauvetage de l’Unity. – L’équipage prépare le bateau de sauvetage pour le déploiement. – Communication avec la Garde côtière grecque pour obtenir l’autorisation. | – Les réfugiés tentent d’attacher la corde à des parties instables de leur bateau. – La peur et l’anxiété poussent les réfugiés à maintenir leur cap ou à accélérer. |
Phase 2 | – Amarrer et sécuriser le bateau des réfugiés à l’arrière de l’Unity. – S’assurer que des mesures de sécurité sont en place pour la sécurisation du bateau. | – Difficulté à sécuriser le bateau en raison de la panique des réfugiés. – Mauvaise communication entre l’équipage et les réfugiés concernant les actions nécessaires. |
Phase 3 | – Transférer les réfugiés et leurs bagages de leur bateau à l’Unity. – S’assurer que tous les réfugiés sont comptabilisés et amenés à bord en toute sécurité. | – Les réfugiés se débarrassent de leurs gilets de sauvetage et tentent de monter à bord sans assistance. – Les distractions émotionnelles entraînant des actions dangereuses (par exemple, sauter à l’eau). |
Points clés
- Coordination collective : Chaque phase nécessitait une coordination soigneuse entre l’équipage et les réfugiés.
- Disparité cognitive : Les différences de connaissances maritimes entre les deux groupes ont créé des défis pour l’achèvement efficace de chaque phase.
- Distraction émotionnelle : La peur et l’anxiété ont eu un impact significatif sur le comportement et la prise de décision des réfugiés, affectant ainsi l’ensemble du processus d’évacuation.
1a Approche du bateau des réfugiés.
Les membres de l’équipage de sauvetage se préparent à déployer l’annexe, mettent leur équipement de protection individuelle (néoprènes, deux couches de gants en latex, gants de travail) et chargent de l’équipement supplémentaire (gilet de sauvetage, radio portative). Deux membres de l’équipage montent ensuite à bord de l’annexe et le lancent à l’eau, naviguant à une certaine distance derrière le croiseur de sauvetage et en direction du bateau des réfugiés. Le timonier à bord du bateau de sauvetage navigue vers le bateau des réfugiés, tandis que l’autre membre de l’équipage prépare un bout à lancer.
1b Saluer les réfugiés.
Les membres de l’équipage de sauvetage du bateau de sauvetage accueillent les réfugiés et les informent qu’ils sont maintenant en Grèce/dans l’UE. Ils recueillent également des informations pertinentes pour l’opération, telles que le nombre approximatif de personnes à bord et s’il y a des bébés et de jeunes enfants parmi les réfugiés. Ils demandent aux réfugiés d’éteindre le moteur hors-bord s’ils ne l’ont pas déjà fait.
1c Établir une connexion avec un bout.
Après que le moteur hors-bord a été éteint, un membre de l’équipage de sauvetage lance une corde au bateau au semi-rigide. Les réfugiés doivent enrouler la corde autour du moteur (qui est la partie la plus solide du semi rigide) et l’attacher.
2a Amarrer le bateau des réfugiés à l’arrière du croiseur de sauvetage.
Après que la remorque de l’annexe a été connectée au semi rigide, le barreur du croiseur de sauvetage, s’approche lentement du semi rigide en marche arrière. Par radio, le barreur de l’annexe informe le barreur du croiseur de sauvetage de sa position exacte et transmet des informations pertinentes sur le bateau des réfugiés.
2b Préparation du croiseur de sauvetage.
Pendant ce temps, les membres de l’équipage de sauvetage à bord du croiseur se préparent pour l’évacuation. Un chemin de sauvetage en caoutchouc est gonflé et des bouts d’amarrage sont préparés. Les membres de l’équipage prennent ensuite leurs positions sur le pont arrière tandis que le croiseur recule lentement vers le bateau des réfugiés. Pendant cette phase, il est particulièrement important que les réfugiés restent assis.
2c Fixation du bateau des réfugiés à l’arrière du croiseur de sauvetage
Dès que le bateau en caoutchouc est positionné perpendiculairement exactement au milieu de l’arrière du croiseur de sauvetage, celui-ci ralentit son mouvement en arrière, poussant doucement le bateau en caoutchouc pour maintenir sa position par rapport au croiseur. Un membre de l’équipage de sauvetage dans le bateau de sauvetage lance une extrémité de la ligne de connexion à un collègue à bord du croiseur de sauvetage, qui sécurise le bateau en caoutchouc au croiseur. D’autres lignes sont remises ou lancées vers le bateau des réfugiés. Certains réfugiés participent à la tâche, tandis que tous les autres doivent rester assis.
3a Préparation au transfert des réfugiés et de leurs bagages vers le croiseur de sauvetage.
Un membre de l’équipage de sauvetage se tenant à la porte de rampe du croiseur de sauvetage, à côté du chemin de sauvetage gonflable, explique les prochaines étapes de l’évacuation aux réfugiés. Ce membre de l’équipage informe les réfugiés que les bébés et les nourrissons vont débarquer du bateau en caoutchouc en premier, suivis des femmes, puis des hommes, tout le monde débarquant lentement, un par un.
3b Transfert des réfugiés vers le croiseur de sauvetage
Le processus d’évacuation commence par le passage des bébés, puis des petits enfants, aux membres de l’équipage de sauvetage. Les membres de l’équipage, se tenant les uns derrière les autres, passent rapidement les bébés vers la cabine du pont. Là, les bébés et les petits enfants sont placés dans la zone de salon pour les protéger du froid, du vent et des accidents. Ensuite, les mères montent à bord du croiseur et sont conduites vers leurs enfants. Les jeunes, les femmes sans petits enfants et tous les hommes sont ensuite conduits à travers la cabine du pont vers l’avant du navire. Les réfugiés laissent leurs bagages dans le bateau en caoutchouc.
3c Transfert des bagages des réfugiés vers le croiseur de sauvetage
Pendant que les réfugiés sont transférés du bateau en caoutchouc au croiseur de sauvetage, les membres de l’équipage de sauvetage du bateau de sauvetage commencent à transférer les bagages. Pour ce faire, ils demandent à des réfugiés individuels encore dans le bateau en caoutchouc et attendant de monter à bord du croiseur de remettre leurs bagages. Une fois le dernier réfugié monté à bord du croiseur de sauvetage, l’évacuation est complète. Les réfugiés évacués reçoivent des soins médicaux si nécessaire et sont amenés au port de Mytilène.
Collecte de données (Résumé)
La collecte de données a eu lieu début 2016, lorsque le premier auteur a rejoint une mission de sauvetage. Formé en sociologie avec des compétences en recherche et sauvetage maritime, il a participé à 12 évacuations. L’analyse principale repose sur cinq évacuations avec des données vidéo de haute qualité, en vérifiant que les évacuations avec des données incomplètes étaient similaires.
Les enregistrements vidéo, qui représentent 1415 minutes de séquences, sont au cœur de l’analyse, permettant une observation détaillée des interactions entre l’équipage de sauvetage et les réfugiés. Plusieurs caméras ont été utilisées pour minimiser les biais. En plus des vidéos, 2339 photographies ont été prises pour compléter l’analyse, capturant des détails matériels et des comportements des acteurs.
L’observation participante a également été cruciale, permettant au premier auteur de comprendre les défis rencontrés par l’équipage et les réfugiés, qu’il a documentés dans un journal de recherche. Des documents écrits, comme des manuels d’instructions et des journaux de bord, ont servi à trianguler les données collectées.
Éthique de la recherche et protection des données
Nous avons collecté des données en direct dans un contexte extrême, ce qui a nécessité une réflexion critique sur l’éthique de notre recherche et l’application de normes rigoureuses de protection des données. Étant donné que la recherche se déroulait dans un environnement où les personnes souffraient, le premier auteur a toujours donné la priorité à la mission de sauvetage plutôt qu’à la collecte de données, ce qui a impacté la qualité des enregistrements vidéo. Les caméras étaient placées de manière à ne pas interférer avec les évacuations, et les membres de l’équipage pouvaient arrêter l’enregistrement si nécessaire, ce qui ne s’est pas produit durant la mission.
Nous avons obtenu le consentement de tous les membres de l’équipage de sauvetage et des organisations impliquées, mais il n’a pas été possible d’obtenir le consentement des réfugiés avant leur évacuation. Après leur évacuation, ils étaient épuisés et avaient besoin de soins, rendant toute demande de consentement impossible. Par conséquent, nous avons anonymisé leur identité en pixelisant les visages et en floutant les voix, conformément aux règlements de protection des données. La collecte de données et l’anonymisation ont été approuvées par le comité d’éthique de l’organisation. Les données ont été stockées sur un disque dur externe crypté, et chaque personne analysant les données brutes devait signer un accord strict de protection des données.
Analyse des données
L’analyse des données s’est concentrée sur des épisodes de sensmaking (processus par lequel les individus ou les groupes interprètent des informations, des événements ou des expériences pour donner un sens à leur environnement et guider leurs actions) collectif entre l’équipage de sauvetage et les réfugiés. La stratégie analytique consistait d’abord à étudier ces épisodes au sein des évacuations, puis à élargir la compréhension en comparant différents épisodes au sein d’une même évacuation et les mêmes épisodes entre différentes évacuations. Deux autres chercheurs ont aidé à l’analyse pour éviter le biais de familiarité.
Processus d’analyse :
- Compréhension et visualisation de l’évacuation : Les auteurs ont visionné les enregistrements vidéo, rédigeant des descriptions détaillées enrichies par d’autres sources de données, permettant ainsi d’identifier les épisodes de sensmaking collectif.
- Codage des épisodes de sensmaking : Ils ont examiné comment les acteurs ont collectivement fait sens des interactions, en notant comment ils ont géré les disparités cognitives et les distractions émotionnelles.
- Comparaison des évacuations : Ils ont comparé les évacuations pour identifier des éléments communs de communication multimodale malgré des variations dans le temps, la météo et la composition des groupes.
- Développement d’un modèle de processus : Ils ont exploré l’interaction entre la communication verbale, non verbale et para-verbale pour comprendre le cadre émotionnel et le cadre de la tâche, ce qui a conduit à l’élaboration d’un modèle de sensmaking collectif multimodal dans des contextes extrêmes.
Évacuation #1 :
Date : 12 mars 2016, 6h15 – 6h40
Position : 39°04′55″ N, 026°35′80″ E
Météo : Nuageux, eau à 16,5 °C, air à 19 °C, brise légère
Équipe de secours : 9 Allemands, 4 Grecs
Personnes secourues : 14 bébés et jeunes enfants à bord, total de 58 personnes
Remarques : Principalement des réfugiés (familles) de Syrie, bateau en caoutchouc léger et gris (de mauvaise qualité)
Modes de communication utilisés :
- Communication verbale (V) :
Formules de bienvenue : « Bonjour », de sécurité : « Nous vous emmenons sur notre bateau… » et de compréhension commune : « Parlez-vous anglais ? »
Instructions précises : « Vous enroulez la corde autour du moteur ».
Formules de remerciement : « Merci ! » et d’appréciation : « D’accord ! » - Communication non verbale (NV) :
Gestes de bienvenue (salut de la main) en recherchant le contact visuel.
Gestes illustratifs (pointer du doigt, décrire des cercles) tout en maintenant le contact visuel.
Signaux d’appréciation (pouce en l’air). - Communication para-verbale (PV) :
Ton amical et calme, mélodie de discours legato, en parlant haut et clairement.
Ton instructif, en mettant l’accent sur des mots clés (ex. : aroooound) et en utilisant des onomatopées (ex. : clac).
Ton amical et louangeur, mélodie de discours legato apaisante.
Observations :
- Aucune instance de cadre émotionnel (rétablissement d’un état calme et attentif) n’a été notée durant cette évacuation.
Évacuation #2 :
Date : 12 mars 2016, 8h04 – 8h14
Position : 39°07′15″ N, 026°38′38″ E
Météo : Nuageux, averses occasionnelles, eau à 16,5 °C, air à 19 °C, brise légère
Équipe de secours : 9 Allemands, 4 Grecs
Personnes secourues : 12 jeunes enfants à bord, total de 51 personnes
Remarques : Réfugiés de Syrie et d’Irak, bateau en caoutchouc noir (qualité moyenne)
Communication verbale (V) :
- Formules de bienvenue : « Bienvenue en Europe… Bonjour ! », de sécurité : « Vous êtes dans une zone sûre. » et de compréhension commune : « Y a-t-il quelqu’un pour traduire ? »
- Instructions sur la procédure : « Nous vous donnerons une corde… vous l’enroulez autour du moteur. »
Communication non verbale (NV) :
- Gestes de bienvenue (salut de la main) tout en cherchant le contact visuel.
- Gestes illustratifs : montrer comment accrocher le mousqueton tout en maintenant le contact visuel.
Communication para-verbale (PV) :
- Ton amical et calme, mélodie de discours legato, en parlant haut et clairement.
- Ton instructif, en mettant l’accent sur des mots clés : « aroooound ».
Appréciation :
- Formules d’appréciation : « Oui ! », « Bon travail ! », signaux d’appréciation (pouce en l’air), ton amical et louangeur.
Calme :
- Formules de calme : « Asseyez-vous ! » et geste apaisant.
Évacuation #3 :
Date : 12 mars 2016, 8h35 – 8h50
Position : 39°03′02″ N, 026°37′53″ E
Météo : Nuageux, averses occasionnelles, eau à 16,5 °C, air à 19 °C, brise légère
Équipe de secours : 9 Allemands, 4 Grecs
Personnes secourues : 2 bébés, 12 jeunes enfants, 9 enfants, total de 56 personnes
Remarques : Bateau en caoutchouc gris/vert (mauvaise qualité)
Communication verbale (V) :
- Formules de bienvenue : « Bienvenue en Europe. », de sécurité : « Tout va bien. » et de compréhension commune : « Y a-t-il quelqu’un qui parle anglais ? »
- Instructions précises : « Prenez la corde… enroulez-la autour du moteur ! »
Communication non verbale (NV) :
- Gestes de bienvenue : salut de la main tout en cherchant le contact visuel.
- Gestes illustratifs : pointer du doigt, indiquer un cercle tout en maintenant le contact visuel.
Communication para-verbale (PV) :
- Ton amical et calme, en parlant hautement et de manière autoritaire tout en mettant l’accent sur des mots clés : « aroooound ».
Appréciation :
- Formules d’appréciation : « Oui ! », « Super ! », « D’accord ! ».
Aucune instance de cadre émotionnel n’a été notée.
Évacuation #4 :
Date : 17 mars 2016, 6h47 – 7h14
Position : 39°03′60″ N, 026°29′70″ E
Météo : Ensoleillé, air à 10 °C, vent de brise douce à fraîche, mer de 0,5 à 1,0 m.
Équipe de secours : 8 Allemands, 2 Grecs, 4 sauveteurs allemands
Personnes secourues : Principalement des jeunes hommes d’Afghanistan et d’Inde, total de 61 personnes
Remarques : De nombreuses personnes ont le mal de mer, bateau en caoutchouc noir (qualité moyenne).
Communication verbale (V) :
- Formules de bienvenue : « Bienvenue en Europe. », de sécurité : « Vous êtes en sécurité ! » et de compréhension commune : « Parlez-vous anglais ? »
- Instructions sur la procédure : « Mettez notre corde autour du moteur ! »
Communication non verbale (NV) :
- Signaux de sécurité : pouce en l’air tout en cherchant le contact visuel.
- Gestes illustratifs : offrir une corde, pointer du doigt, décrire des cercles.
Communication para-verbale (PV) :
- Ton calme, en parlant haut et clairement, ton encouragement.
Appréciation :
- Formules d’appréciation : « Parfait ! », signaux d’appréciation : pouce en l’air, ton amical et louangeur.
Calme :
- Formules de sécurité : « Tout va bien. » et gestes apaisants : geste de bras.
Évacuation #5 :
Date : 17 mars 2016, 7h30 – 7h53
Position : 39°04′10″ N, 026°36′90″ E
Météo : Ensoleillé, air à 10 °C, vent de brise douce à fraîche, mer de 0,5 à 1,0 m.
Équipe de secours : 8 Allemands, 2 Grecs, 4 sauveteurs allemands
Personnes secourues : Principalement des hommes, 4 femmes, 1 enfant, total de 64 personnes
Remarques : Identiques à l’Évacuation #4, personnes de l’Évacuation #4 encore à bord, bateau en caoutchouc noir (qualité moyenne).
Communication verbale (V) :
- Formules de bienvenue : « Bienvenue en Europe. », de sécurité : « Vous êtes en sécurité ! » et de compréhension commune : « Parlez-vous anglais ? »
- Instructions : « Autour du moteur ! »
Communication non verbale (NV) :
- Signaux de sécurité : pouce en l’air tout en cherchant le contact visuel.
- Gestes illustratifs : indiquer un cercle.
Communication para-verbale (PV) :
- Ton instructif et encourageant, en parlant hautement.
Appréciation :
- Formules d’appréciation : « Oui, parfait ! », ton applaudissant.
Calme :
- Formules de sécurité : « Ça va. » et de calme : « Asseyez-vous. »
Communication dans les opérations de sauvetage
Spécification de la multimodalité :
- Communication verbale (V) :
- Formules de bienvenue : Expressions utilisées pour saluer et rassurer les personnes secourues.
- Assurances de sécurité : Énoncés qui soulignent la sécurité des personnes secourues.
- Compréhension commune : Questions visant à établir une langue ou une compréhension commune, comme demander des capacités de traduction.
- Instructions : Directions claires données aux personnes secourues concernant les protocoles de sécurité et les procédures de sauvetage.
- Appréciation : Phrases de renforcement positif pour encourager et reconnaître les efforts.
- Communication non verbale (NV) :
- Gestes de bienvenue : Actions telles que faire signe pour saluer et rassurer les personnes secourues.
- Gestes illustratifs : Actions qui démontrent visuellement les instructions, comme pointer du doigt ou indiquer des cercles.
- Signaux de sécurité : Signaux non verbaux (par exemple, pouce levé) qui communiquent la réassurance et la sécurité.
- Gestes apaisants : Mouvements visant à calmer et rassurer les personnes secourues.
- Communication paraverbale (PV) :
- Ton de la voix : La qualité émotionnelle et l’attitude véhiculées par la voix, décrites comme amicales, calmes ou encourageantes.
- Mélodie de la parole : Le rythme et le flux de la parole, y compris des schémas de discours légato utilisés pour apaiser ou donner des instructions clairement.
- Volume et accentuation : L’utilisation d’un discours fort et clair pour garantir la compréhension, notamment lors des instructions.
Description phrastique des données :
- Évacuation #2 (12–03–2016, 8h04–8h14) :
- Les secouristes ont accueilli des réfugiés venant de Syrie et d’Irak avec des salutations amicales et des assurances sur la sécurité, utilisant des instructions verbales claires et maintenant le contact visuel à travers des gestes illustratifs.
- Évacuation #3 (12–03–2016, 8h35–8h50) :
- Les secouristes ont employé des techniques similaires pour accueillir et instruire un groupe mixte de jeunes enfants et de tout-petits. L’accent était mis sur une communication claire et un renforcement positif tout en maintenant un comportement amical.
- Évacuation #4 (17–03–2016, 6h47–7h14) :
- Un groupe plus important de jeunes hommes venant d’Afghanistan et d’Inde a été secouru. Les secouristes ont utilisé des gestes apaisants et un langage rassurant, veillant à ce que chacun comprenne les instructions avec un discours clair, fort et amical.
- Évacuation #5 (17–03–2016, 7h30–7h53) :
- Poursuivant les efforts de l’évacuation précédente, les secouristes ont maintenu une approche cohérente pour accueillir et assurer la sécurité, renforçant le comportement positif par des signaux verbaux et non verbaux tout en fournissant des instructions claires.
Cadre émotionnel (établir un état calme et attentif)
Focus sur les gestes ou signaux non verbaux de bienvenue et de sécurité :
- Les membres de l’équipage de secours font signe de la main pour accueillir les réfugiés (les réfugiés répondent souvent par un geste de la main une fois que les émotions intenses sont minimisées).
- Les membres de l’équipage de secours montrent un pouce levé pour affirmer que tout va bien (les réfugiés individuels imitent souvent ce signal de la main jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées).
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des gestes apaisants de la main (les réfugiés individuels imitent souvent ce geste pour calmer d’autres réfugiés jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées).
- Les membres de l’équipage de secours cherchent le contact visuel avec les réfugiés afin que ceux-ci deviennent attentifs.
Répétition formulée d’expressions verbales de bienvenue et de sécurité (jusqu’à ce que les émotions distrayantes soient minimisées et que les réfugiés deviennent attentifs) :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules de bienvenue (par exemple, « Bienvenue en Europe », « Vous êtes en Grèce. Bienvenue »), qu’ils répètent jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées.
Cadre émotionnel (établir un état calme et attentif)
Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules pour établir un niveau commun de compréhension par exemple, « Est-ce que quelqu’un parle anglais ? », qu’ils répètent jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées et que les réfugiés deviennent attentifs.
Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules pour signaler la sécurité par exemple, « Tout va bien », « Vous êtes en sécurité », « Nous vous amenons sur notre bateau », « Vous allez tous vous en sortir bientôt », qu’ils répètent jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées.
Focus sur la communication para-verbale amicale, claire et apaisante :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent un ton de voix amical et calme (les réfugiés imitent souvent le ton de voix une fois que les émotions intenses sont minimisées).
- Les membres de l’équipage de secours parlent fort et clairement jusqu’à ce que les réfugiés deviennent attentifs.
- Les membres de l’équipage de secours utilisent une mélodie de discours legato et apaisante jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées et que les réfugiés deviennent attentifs.
Cadre de tâche (instruire l’exécution de la tâche)
Maintenance ou répétition des signaux corporels non verbaux et des gestes illustratifs pour attirer l’attention (jusqu’à ce que la tâche requise soit accomplie) :
- Les membres de l’équipage de secours maintiennent un langage corporel, par exemple, se tourner vers les réfugiés, prendre une position visible, s’accroupir à hauteur des yeux, afin que les réfugiés restent attentifs (les réfugiés utilisent leur langage corporel pour montrer leur attention et leur disponibilité).
- Les membres de l’équipage de secours maintiennent le contact visuel pour s’assurer que les réfugiés restent attentifs (les réfugiés maintiennent le contact visuel pour indiquer leur attention et leur volonté d’accomplir la tâche requise).
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des gestes de la main illustratifs (par exemple, décrire des cercles, un geste de la main montrant comment « accrocher » le mousqueton, un geste désignant les réfugiés « un par un », qu’ils répètent jusqu’à ce que la tâche requise soit accomplie.
Focus sur la transmission verbale des indices pour exécuter la tâche requise :
- Les membres de l’équipage de secours donnent des instructions sur la manière d’établir la connexion par un bout entre le bateau des réfugiés et le bateau de sauvetage sans explication supplémentaire, par exemple : « Vous prenez la corde et la mettez autour du moteur ».
- Les membres de l’équipage de secours décrivent la procédure de base de l’évacuation sans explication supplémentaire, par exemple, « D’abord, nous fixons le bateau. Embarquement quand nous disons commencer. D’abord les bébés, les enfants, les femmes. Et un par un ».
Maintenance ou répétition de la communication para-verbale instructive et onomatopéique (jusqu’à ce que la tâche requise soit accomplie) :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent un ton de voix instructif et encourageant afin que les réfugiés restent attentifs.
- Les membres de l’équipage de secours parlent fort, parfois de manière autoritaire, afin que les réfugiés restent attentifs.
- Les membres de l’équipage de secours soulignent les mots clés, par exemple : « aaroouund » et utilisent des onomatopées, par exemple, « clack » pour illustrer l’instruction verbale (c’est-à-dire, accrocher le mousqueton), qu’ils répètent jusqu’à ce que la tâche requise soit accomplie.
Cadre émotionnel (clôturer l’interaction)
Focus sur les gestes non verbaux ou les signaux de remerciement et d’appréciation :
- Les membres de l’équipage de secours montrent un pouce levé pour affirmer que le travail commun est terminé à la satisfaction de tous (les réfugiés individuels imitent souvent ces signaux de la main).
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des gestes (par exemple, un high five) pour affirmer que le travail commun est terminé à la satisfaction de tous (les réfugiés imitent souvent ces gestes ou sourient avec soulagement et satisfaction).
Répétition formulée d’expressions verbales de remerciement et d’appréciation (laissant un état émotionnel collectif positif) :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules de remerciement, par exemple : « OK. Merci ! » pour affirmer que le travail commun est terminé à la satisfaction de tous.
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules d’appréciation, par exemple, « Oui, parfait. Parfait ! », « Oui, super, d’accord », « Bon travail » pour affirmer que le travail commun est terminé à la satisfaction de tous.
Focus sur la communication para-verbale amicale, élogieuse et apaisante :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent un ton de voix amical et élogieux.
- Les membres de l’équipage de secours utilisent une mélodie de discours legato et apaisante.
Cadre émotionnel (rétablir un état calme et attentif)
Focus sur les gestes non verbaux ou les signaux de calme et de sécurité :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des gestes apaisants de la main (les réfugiés individuels imitent souvent ce geste pour calmer d’autres réfugiés jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées).
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des signaux (par exemple, un pouce levé, pointer vers le bateau de sauvetage) pour affirmer que tout va bien.
- Les membres de l’équipage de secours cherchent le contact visuel avec les réfugiés afin que ceux-ci deviennent attentifs.
Evacuation 3:
Répétition formulée d’expressions verbales de calme et de sécurité (jusqu’à ce que les émotions distrayantes diminuent et que les réfugiés se calment) :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules pour signaler la sécurité (par exemple, « Tout va bien », « Nous sommes ici », « Le grand bateau arrive », qu’ils répètent jusqu’à ce que les émotions intenses soient minimisées.
- Les membres de l’équipage de secours utilisent des formules apaisantes par exemple : « Asseyez-vous », « Attendez »), qu’ils répètent pour stopper l’agitation parmi les réfugiés.
Focus sur la communication para-verbale amicale, claire et apaisante :
- Les membres de l’équipage de secours utilisent un ton de voix amical et calme.
- Les membres de l’équipage de secours parlent fort et clairement pour s’assurer que les réfugiés écoutent.
- Les membres de l’équipage de secours utilisent une mélodie de discours legato et apaisante.
Sensibilisation collective : Les membres de l’équipage et les réfugiés ont dû collaborer pour créer une représentation cognitive sur la manière de procéder à l’évacuation. Cette sensibilisation s’est manifestée à trois reprises lors de chaque évacuation. Les étapes de sensibilisation, notamment l’établissement d’une connexion entre le bateau des réfugiés et le bateau auxiliaire, sont décrites. Les membres de l’équipage ont utilisé des expressions verbales, non verbales et paraverbales, illustrant les différences entre le cadrage émotionnel et le cadrage des tâches.
Préparation à l’Interaction : Avant la rencontre avec les réfugiés, l’équipage a engagé une discussion interne pour évaluer la situation. Ils ont partagé leurs observations et commentaires pour s’aligner sur la situation. Deux extraits d’échanges entre les membres de l’équipage montrent comment ils se coordonnent verbalement tout en se préparant à interagir avec les réfugiés, utilisant des gestes et un ton amical pour instaurer une ambiance de calme et de sécurité.
Les indices verbaux dans les échanges entre l’équipage de sauvetage et les réfugiés ont varié selon les actions des réfugiés, leurs émotions et les caractéristiques du bateau. La communication verbale était souvent accompagnée de mouvements corporels préparatoires, tels que la préparation de la ligne de remorquage et des gestes pour saluer les réfugiés. Cela indiquait aux membres de l’équipage et aux réfugiés que la rencontre était imminente. La tonalité de la communication était calme et professionnelle, avec un volume élevé en raison du bruit de fond.
Evacuation 1
Préparation à l’Interaction :
L’équipage de sauvetage a d’abord échangé des informations verbalement pour se préparer à l’arrivée des réfugiés, ce qui a aidé à établir une représentation partagée de la situation.
Cadrage Émotionnel :
Une fois le bateau des réfugiés à portée de voix, une communication multimodale a commencé, combinant verbal, non-verbal et paraverbal pour signaler l’accueil et la sécurité. Les membres de l’équipage ont utilisé un ton amical et apaisant pour rassurer les réfugiés. Quand les membres de l’équipage ont rencontré des signes de confusion ou d’anxiété chez les réfugiés, ils ont répété leurs expressions jusqu’à établir une compréhension mutuelle.
Finalement, grâce à une interaction chaleureuse, la situation s’est apaisée, et les réfugiés sont devenus attentifs, acquiesçant aux instructions données.
Les membres de l’équipage ont répété et maintenu des expressions verbales et corporelles spécifiques jusqu’à ce que les réfugiés ne montrent plus d’émotions distrayantes, comme la peur ou la tension. Ils ont alors indiqué leur accord pour être transférés sur le bateau de sauvetage en affirmant, par exemple, qu’ils allaient les conduire au bateau. Les membres de l’équipage ont utilisé des expressions de bienvenue et de sécurité, telles que « Bienvenue en Europe ! Vous êtes dans un endroit sûr ici en Grèce », dans un ton amical et apaisant, contrastant avec les conversations plus brusques entre eux lors de la préparation de l’évacuation.
Pour renforcer leur message verbal, les membres de l’équipage ont utilisé des gestes (comme faire des signes de la main) ou des signaux (comme le pouce levé) pour rassurer les réfugiés, répétant ces indices jusqu’à ce que ces derniers commencent à les imiter.
En résumé, ce cadre émotionnel aide à minimiser les émotions distrayantes et établit un état calme et attentif, créant une base importante pour les interactions futures. Les membres de l’équipage ont utilisé une communication multimodale, où les répétitions verbales des formules de bienvenue étaient renforcées par des expressions non verbales et paraverbales. Ce processus de communication multimodale a continué jusqu’à ce que les réfugiés montrent qu’ils avaient atteint une représentation partagée et un état de calme, ce qui les rend réceptifs aux instructions de l’équipage pour les étapes suivantes de l’évacuation.
Résumé de la partie « Task Framing » (manière dont une tâche est présentée ou contextualisée, influençant ainsi la perception et la compréhension des acteurs sur la nature et l’objectif de cette tâche)
Après avoir établi un état collectif calme et attentif, la prochaine étape dans le processus de sensmaking collectif était de développer une représentation partagée des actions requises pour les deux groupes. L’objectif était d’établir une connexion de remorquage en toute sécurité. Les membres de l’équipage ont fourni des indications en utilisant des expressions verbales pour expliquer les actions à réaliser, accompagnées de gestes illustratifs non verbaux et d’onomatopées paraverbales pour signaler aux réfugiés ce qu’ils devaient faire.
Dans l’extrait d’Evacuation #2, le membre d’équipage (CM_1) cherche quelqu’un capable de traduire pour les réfugiés, tandis qu’un autre membre (CM_2) se prépare à lancer la ligne de remorquage. Lorsque Refugee_2_1 signale qu’il est prêt à traduire, CM_1 lui explique la procédure et les actions à réaliser, comme attacher la ligne autour du moteur.
Les instructions sont données de manière répétitive et avec des gestes pour renforcer la compréhension. Par exemple, CM_2 utilise des gestes de cercle pour indiquer comment enrouler la ligne autour du moteur. Refugee_2_1 réussit à attraper la ligne et à l’attacher, et l’équipage célèbre ce succès. Cependant, lorsque Refugee_2_1 s’embrouille en enroulant la ligne deux fois, CM_1 et CM_2 corrigent calmement l’erreur avec des gestes et des explications claires.
Cette étape illustre comment l’équipage utilise des signaux multimodaux (verbaux, non verbaux et paraverbaux) pour assurer la compréhension des tâches à accomplir et faciliter l’interaction entre les membres de l’équipage et les réfugiés.
Résumé de la section task framing et emotive framing (manière dont les émotions sont présentées ou contextualisées, influençant ainsi la perception et la compréhension d’une situation ou d’un message en fonction des émotions associées).
Task Framing
Une fois que l’état collectif calme et attentif a été établi, l’équipage a donné des instructions précises pour réaliser les actions nécessaires à la connexion de remorquage. Dans Evacuation #3, les membres de l’équipage, en maintenant un contact visuel, ont demandé aux réfugiés de prendre la corde et de l’enrouler autour du moteur. Les membres de l’équipage ont utilisé des gestes, des instructions verbales claires et des sons onomatopéiques pour indiquer les actions requises.
Le membre d’équipage (CM_2) a maintenu le contact visuel avec Refugee_3_4 tout en lui montrant comment enrouler la corde. Les instructions ont été répétées de manière calme mais ferme jusqu’à ce que les réfugiés réalisent correctement la tâche. Les membres de l’équipage ont également utilisé des gestes illustratifs pour clarifier les actions à entreprendre, tout en renforçant leur communication par des éléments para-verbaux, comme des sons pour simuler le bruit du crochet de sécurité.
Les membres de l’équipage ont également veillé à prévenir les comportements dangereux en utilisant des commandes verbales claires et des gestes indicatifs pour interrompre les actions incorrectes. En somme, cette étape de cadrage des tâches repose sur la transmission verbale d’instructions et l’utilisation de signaux multimodaux jusqu’à ce que les réfugiés aient exécuté correctement la tâche.
Emotive Framing
Une fois la ligne de remorquage fixée, l’équipage a commencé à clore l’interaction de manière positive. Dans Evacuation #5, après que les réfugiés aient réussi à attacher la corde, CM_4 a applaudi et exprimé des félicitations. Les membres de l’équipage ont utilisé des expressions verbales comme « Oui, parfait ! » et des gestes comme le pouce levé pour montrer leur satisfaction.
Cette phase de fermeture émotionnelle se caractérise par des remerciements et des éloges, ce qui favorise un état émotionnel positif après l’interaction. Les réfugiés ont parfois réagi en imitant les gestes des membres de l’équipage, signalant ainsi qu’une représentation partagée avait été atteinte. Ce sens-making collectif, souvent bref, renforce les expressions verbales par une communication non verbale et paraverbale, laissant une impression positive et détendue après la réussite de l’évacuation.
Le cadre émotionnel et la tâche sont liés : le premier prépare le terrain pour une communication efficace lors de l’exécution des tâches, tandis que le second utilise des instructions claires et des signaux multimodaux pour assurer la compréhension et l’exécution des actions requises. Les deux étapes contribuent à un travail d’équipe réussi et à un état émotionnel positif à la fin de l’interaction.
Résumé de la section Distanciation / Emotive Framing (Re-Etablir le Calme et un état d’attention)
Après la phase de framing émotionnel (fermeture de l’interaction), les membres de l’équipage commencent généralement à distancer les réfugiés des actions futures pour protéger la performance de la tâche. Ils se détournent des réfugiés, parlent entre eux dans leur langue natale et utilisent un jargon professionnel, signalant ainsi que les réfugiés ne doivent pas agir tant qu’ils ne sont pas sollicités.
Cependant, si les réfugiés montrent des signes de tension ou de peur, les membres de l’équipage s’engagent rapidement dans un framing émotionnel pour rétablir un état calme et attentif. Cette étape implique des activités communicatives visant à maintenir l’état émotionnel calme et attentif précédemment établi. Par exemple, dans Evacuation #2, lorsque Refugee_2_3 commence à se montrer agité, CM_1 lui fait un geste apaisant tout en lui demandant de s’asseoir.
Un autre exemple, extrait d’Evacuation #4, montre comment l’équipage, tout en protégeant la performance de la tâche, minimise les émotions distrayantes des réfugiés. Bien qu’ils se soient tournés vers leur travail, ils réagissent rapidement lorsque les réfugiés montrent des signes d’agitation en utilisant des gestes et un ton amical pour les rassurer. CM_4 explique que le grand bateau approche, ce qui aide à calmer les réfugiés.
Dans cette dernière étape de sensmaking, les membres de l’équipage utilisent des indices verbaux et non verbaux pour éloigner les réfugiés de toute implication supplémentaire. Ils restent vigilants face aux émotions intenses et produisent des indices similaires à ceux des étapes précédentes, construisant ainsi une représentation partagée de la situation, ce qui leur permet de poursuivre leur travail.
Tableau IV
Le tableau IV présente un résumé des idées émergentes tirées des données et démontre comment l’équipage de sauvetage engage un processus de sensmaking incarné avec les réfugiés, en soulignant l’importance de la multimodalité dans cette dynamique de sensmaking collectif.
Résumé du tableau :
1. Préparation à l’interaction
- Locus du sensmaking : Intra-équipage et inter-équipage-réfugié
- Focus de la communication : Mise en avant de la transmission verbale des indices de sensmaking, accompagnée de signaux non verbaux.
- Intra-équipage : Utilisation d’une combinaison de communication verbale et non verbale pour évaluer et s’adapter aux émotions et à la situation des réfugiés.
- Communication verbale : Échanges dans une langue professionnelle au sujet des signaux perçus concernant la situation, notamment l’état émotionnel à bord du bateau des réfugiés.
- Communication non verbale : Accompagnement des échanges verbaux par des gestes tels que la préparation pour l’évacuation, le pointage vers le bateau des réfugiés, et des gestes de la main.
- Communication para-verbale : Moins pertinente pour le sensmaking, mais se révèle importante lorsqu’elle contraste avec le ton de voix dans les épisodes suivants.
2. Cadre émotionnel (Établissement d’un état calme et attentif)
- Locus du sensmaking : Inter-équipage et inter-équipage-réfugié
- Focus de la communication : Accent mis sur les signaux non verbaux et para-verbaux pour renforcer le message verbal formulé.
- Inter-équipage-réfugié : Les expressions non verbales donnent des indices aux membres d’équipage et aux réfugiés sur l’imminence d’un sensmaking collectif.
- Communication verbale : Formulations de bienvenue et de sécurité.
- Communication non verbale : Renforcement des échanges verbaux par des gestes (salutations de la main) et des signaux (pouce en l’air).
- Communication para-verbale : La communication para-verbale soutient la verbalisation avec un ton amical et calme, en contraste avec le ton utilisé dans les échanges entre membres de l’équipage.
3. Cadre des tâches (Instructions sur la performance des tâches)
- Locus du sensmaking : Inter-équipage et inter-équipage-réfugié
- Focus de la communication : Transmission verbale des indices de sensmaking, illustrée par des expressions non verbales et para-verbales.
- Inter-équipage-réfugié : Illustrations des messages verbaux par des signaux non verbaux et para-verbaux qui aident à transmettre les instructions nécessaires pour réaliser la tâche de manière correcte et efficace.
- Communication verbale : Instructions sur la façon de procéder pour accomplir la tâche requise.
- Communication non verbale : Aide à maintenir l’attention et à illustrer la communication verbale par des gestes, le contact visuel et une position visible.
- Communication para-verbale : Soutien de la verbalisation par un ton instructif, mettant l’accent sur des mots clés et utilisant des onomatopées.
4. Cadre émotionnel (Clôture de l’interaction)
- Locus du sensmaking : Inter-équipage et inter-équipage-réfugié
- Focus de la communication : Renforcement des signaux non verbaux et para-verbaux pour soutenir la répétition du message verbal.
- Inter-équipage-réfugié : Solidification du message verbal par des expressions non verbales (gestes, signaux) jusqu’à ce que les réfugiés retrouvent leur calme.
- Communication verbale : Formulations de remerciement et d’évaluation.
- Communication non verbale : Appui aux échanges verbaux par des gestes (comme un high five) ou des signaux (pouce en l’air).
- Communication para-verbale : La communication para-verbale soutient la verbalisation par un ton amical et calme, en contraste marqué avec le ton utilisé lors des interactions entre membres de l’équipage.
5. Distanciation (Protection de la performance des tâches) / Cadre émotionnel (Ré-établissement d’un état calme et attentif)
- Locus du sensmaking : Intra-équipage et inter-équipage-réfugié
- Focus de la communication : Transmission verbale des indices de sensmaking, accompagnée de signaux non verbaux.
- Intra-équipage : L’association de communication verbale et non verbale permet à l’équipage de continuer son travail régulier (l’évacuation).
Inter-équipage-réfugié : Les expressions non verbales signalent aux membres d’équipage et aux réfugiés que le sensmaking collectif avec ces derniers est désormais achevé.
- Communication verbale : Échanges dans une langue professionnelle portant sur l’évacuation régulière.
- Communication non verbale : Accompagnement des échanges verbaux par des gestes tels que se détourner collectivement des réfugiés et poursuivre les opérations.
- Communication para-verbale : La communication para-verbale apparaît moins pertinente pour le sensmaking et ne devient significative qu’en contraste avec les tonalités utilisées dans les échanges précédents.
Un Modèle de Processus de Sensemaking Collectif Multimodal dans des Contextes Extrêmes
Nos résultats révèlent les schémas de communication multimodale que les acteurs utilisent pour surmonter les défis posés par des disparités cognitives et des émotions distrayantes dans des contextes extrêmes. Ils indiquent différentes étapes et interdépendances et suggèrent que la combinaison multimodale de la communication verbale, non verbale et para-verbale diffère selon qu’elle est liée à des émotions (cadre émotionnel) ou à des tâches (cadre des tâches). Sur la base de ces résultats, nous développons un modèle de processus de sensemaking collectif multimodal dans des contextes extrêmes.
UN MODÈLE DE PROCESSUS DE SENSEMAKING COLLECTIF MULTIMODAL DANS DES CONTEXTES EXTRÊMES
Ces résultats nous permettent de développer un modèle de processus – représenté dans la Figure 3 – qui répond à notre question de recherche. Dans les contextes où des acteurs avec des disparités cognitives et des émotions distrayantes se rencontrent, le sensemaking collectif ne peut pas uniquement s’appuyer sur l’échange d’informations verbales axées sur les tâches, ce que la plupart des recherches antérieures sur le sensemaking parmi les experts ont trouvé (par exemple, Christianson, 2019 ; Faraj et Xiao, 2006 ; Steigenberger et Lübcke, 2022). Au contraire, dans ces contextes, le sensemaking collectif implique un processus auxiliaire, comprenant les étapes distinctes mais interdépendantes de préparation à l’interaction, de cadre émotionnel (établissement d’un état calme et attentif), de cadre des tâches (instruction sur la performance des tâches), de cadre émotionnel (clôture de l’interaction) et de distanciation (protection de la performance des tâches)/cadre émotionnel (réétablissement d’un état calme et attentif), chacune étant orientée vers la facilitation du processus central de sensemaking collectif (perception des indices, interprétation des indices et interaction intentionnelle).
Les étapes auxiliaires du sensemaking collectif nécessitent une communication multimodale, les modalités étant dépendantes de l’objectif, qu’il soit émotionnel ou lié aux tâches. Le cadre émotionnel aide les acteurs à minimiser les émotions distrayantes et à (re)établir l’état de calme et d’attention nécessaire afin que les indices liés aux tâches puissent être efficacement transmis. Cette transmission d’indices liés aux tâches est cruciale pour combler les disparités cognitives entre les acteurs et crée les bases d’une action coordonnée. En alternant entre le cadrage des états émotionnels et la fourniture d’indices liés aux tâches, la communication multimodale aide les acteurs à surmonter les défis posés par les disparités cognitives et les émotions distrayantes – tous deux courants dans des contextes extrêmes – facilitant ainsi le sensemaking collectif et l’action subséquente.
Processus de Sensemaking Collectif dans les Contextes Extrêmes
Les contextes extrêmes nécessitent une collaboration entre des acteurs ayant des représentations cognitives disparates, ce qui peut engendrer des émotions distrayantes comme la peur et l’anxiété. Pour surmonter la fragilité du sensemaking collectif, les experts (comme les équipes de sauvetage) doivent établir des conditions favorables à une interaction efficace avec d’autres acteurs, tels que des réfugiés en détresse.
- Préparation à l’Interaction : Les acteurs se préparent mentalement et s’accordent sur les paramètres clés, notamment l’état émotionnel des autres acteurs.
- Cadrage Émotionnel Initial : Les experts minimisent les émotions distrayantes pour établir un état collectif calme et attentif, créant ainsi un environnement propice à la transmission des indices.
- Cadrage des Tâches : Les experts fournissent des indices clairs et simples pour permettre aux acteurs moins expérimentés d’effectuer immédiatement les actions requises, sans entrer dans des discussions interprétatives.
- Clôture et Distanciation : Une fois la tâche accomplie, les experts signalent la fin de l’interaction. Cela permet d’éviter que des acteurs moins préparés n’entravent les actions nécessaires.
- Rétablissement du Cadrage Émotionnel : Si des émotions distrayantes réapparaissent, les experts s’engagent à nouveau dans un cadrage émotionnel pour maintenir un état calme et attentif.
Communication Multimodale dans le Sensemaking Collectif
Le modèle proposé montre l’utilisation distincte des modalités de communication (verbale, para-verbale et non verbale) dans les étapes de cadrage émotionnel et de cadrage des tâches :
- Cadrage Émotionnel : Dominé par la communication non verbale et para-verbale, qui influence les émotions des acteurs et crée un environnement collaboratif.
- Cadrage des Tâches : Principalement verbal, avec des éléments non verbaux et para-verbaux servant à soutenir la transmission d’instructions claires.
Le modèle souligne l’importance de la communication multimodale pour surmonter les défis posés par les disparités cognitives et les distractions émotionnelles, facilitant ainsi le sensemaking collectif et l’action dans des contextes extrêmes.
Résumé de la Discussion
Contexte du Drame
Le 14 juin 2023, un bateau de pêche avec environ 750 réfugiés a coulé au large de Pylos, en Grèce, pendant une tentative d’évacuation par la Garde côtière grecque, entraînant la mort de plus de 600 personnes. Les raisons de ce naufrage demeurent floues, et il a été suggéré que la décision des réfugiés de se déplacer d’un côté du bateau pourrait être liée à leur peur de la déshydratation. Les tentatives d’établir une ligne de remorquage entre le bateau et le croiseur de la garde côtière auraient échoué.
Contributions de l’Étude
Cette étude propose un modèle de sensemaking collectif qui dépasse les recherches antérieures, principalement axées sur les experts. Dans des contextes extrêmes, où des acteurs avec des représentations cognitives moins élaborées doivent s’impliquer, l’approche verbale classique peut s’avérer insuffisante. Le modèle théorise comment les acteurs utilisent un processus auxiliaire pour surmonter les émotions distrayantes et les disparités cognitives.
- Importance de la Communication Corporelle
Le modèle met en évidence le rôle de la communication incarnée dans le sensemaking. Bien que la recherche ait reconnu l’importance des processus corporels, elle n’a pas encore suffisamment théorisé comment le corps influence le sensemaking des autres acteurs, en fournissant des indices pour réduire les disparités cognitives et les émotions distrayantes. - Gestion des Émotions dans des Contextes Extrêmes
L’étude enrichit la littérature sur la communication et les émotions en montrant comment les acteurs gèrent les émotions des autres en provoquant une contagion émotionnelle, en affichant des émotions de faible activation positive pour élargir le champ d’attention des acteurs. - Rôle Prépondérant des Indices Non Verbaux
La recherche en psychologie de la communication démontre que les indices non verbaux et para-verbaux jouent un rôle crucial dans la transmission des états émotionnels, dépassant de loin l’impact du langage verbal. - Compensation des Disparités Cognitives
L’étude aborde la question de la compensation des disparités cognitives en situation extrême. Au lieu de proposer des méthodes de prévention à long terme, le modèle présente des solutions adaptées aux situations de crise, utilisant des éléments verbaux et onomatopéiques pour fournir des indices perceptibles et facilement compréhensibles.
Implications Pratiques
Cette étude a des implications significatives pour les travaux en contexte extrême. Les experts doivent souvent coordonner leurs actions avec des acteurs ayant des représentations cognitives moins développées ou affectés par des émotions distrayantes. Le contraste entre les deux vignettes de l’étude souligne l’importance du modèle de sensemaking collectif proposé. Il est recommandé d’intégrer l’utilisation informée et ciblée de la communication multimodale dans les programmes de formation et sur le terrain.
Résumé des Directions de Recherche Future et Limitations
L’étude propose plusieurs pistes pour approfondir la recherche sur le sensemaking collectif dans des contextes extrêmes, en soulignant certaines limitations :
- Communication Multimodale
Bien que l’étude souligne la nature multimodale du sensemaking collectif, elle n’examine pas en profondeur les effets des différents types d’expressions (verbales, para-verbales et corporelles) dans le déroulement d’un dialogue. Les chercheurs sont encouragés à utiliser des méthodes d’analyse du discours pour développer une théorie plus fine, notamment sur le développement de la confiance entre les experts et d’autres acteurs en contexte extrême. - Déséquilibre dans les Données
Les données de l’étude privilégient la communication des membres de l’équipage de sauvetage par rapport aux réfugiés. Cette imbalance nécessite une exploration plus équilibrée des perspectives des deux groupes. La recherche future pourrait impliquer l’utilisation de caméras portables par tous les acteurs impliqués dans des situations extrêmes pour mieux comprendre comment les disparités cognitives et les distractions émotionnelles influencent le sensemaking collectif. Régulation des Émotions
Une compréhension approfondie de la régulation des émotions dans des contextes extrêmes pourrait être enrichie par des insights obtenus dans des contextes non extrêmes. La recherche future pourrait examiner comment les acteurs gèrent leurs émotions dans des situations extrêmes, ce qui pourrait éclairer les conditions et les processus de sensemaking collectif.
Conclusion
Dans des contextes extrêmes, la coordination entre acteurs est souvent entravée par des disparités cognitives et des distractions émotionnelles. L’étude présente un modèle qui illustre le processus de sensemaking collectif, mettant en évidence l’interaction dynamique entre les processus auxiliaires et principaux de sensemaking. Ce modèle propose une compréhension des différentes modalités utilisées pour encadrer les états émotionnels et transmettre des informations liées aux tâches, contribuant ainsi à atténuer les erreurs fatales et à combler les lacunes dans la recherche sur le sensemaking.
Lien du pdf de l’étude originale en Anglais :
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/joms.13133
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